Le prix de la parole

Date de publication : 26-01-2011  
La presse belge a diffusé ce mardi 25 janvier l’information, selon laquelle la Ministre de l’Enseignement, Madame Marie Dominique Simonet (CDH) avait informé son collègue Alain Destexhe (MR) qu’une procédure de sanction est en cours à l’encontre du professeur de religion islamique qui avait déclaré, lors d’un reportage en vue de l’interdiction du foulard dans les écoles, diffusé le 20 janvier 2010, que « selon l’Islam, la fille pubère qui ne porte pas le foulard commet un péché ». Pour un aperçu, cliquez ici.

L’information ci-dessus, que confirme le professeur concerné, délivre, entre ses lignes, au lecteur des informations secondaires encore plus importantes. La mention « qui avait déclaré …. » qui pourrait passer inaperçue et sous silence pour certains, est très lourde de conséquences. Elle montre que nous sommes en présence d’un délit d’opinion, à un moment où le muselage des personnes n’est plus permis. Les derniers spoliateurs de la liberté de parole, encore en exercice, sont en passe de s’écrouler, balayés par le vent de liberté qui souffle, ces derniers jours, sur le monde.

Pour quel motif le professeur a-t-il été sanctionné ? Parce qu’il a donné un avis, « qui avait déclaré …. », connu de tous, mais qu’on ne souhaite pas entendre, qu’on cherche à étouffer !! Qu’en est-il des autres personnes (professeurs, ministres, hommes et femmes politiques et autres) qui ne se gênent nullement à diffuser des contre-vérités sur une communauté entière, en sélectionnant des exemples particuliers de crimes et de violation de droits de l’homme dont aucune communauté ne peut se targuer d’être à l’abri, pour les généraliser ensuite et en déduire des condamnations bien tendancieuses ? Pourrions-nous, dès lors, encore parler des libertés garanties par notre Constitution, à tous les citoyens, parmi lesquelles la liberté d’expression et la liberté de culte et de son exercice tant en privé qu’en public?

Néanmoins, la raison peut encore se ressaisir et imposer la légalité et la justice, à la chambre des recours qui sera saisie dans les prochains jours, conformément au règlement de la Communauté Française.

Si malgré la confiance au triomphe de la justice qui pourrait être rendue par la Chambre des recours, à laquelle croit fermement le professeur, une sanction est maintenue, notre pays n’en sortira sûrement pas grandi et la justice ne pourrait s’empêcher de crier : « It’s a shame for a democratic country ! »

Auteur : Mohammed Said


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