Les élèves du secondaire commencent à retrouver les bancs des études qu'ils avaient quittés, il y a 2 mois, pour des vacances, pour les uns bien méritées après une année couronnée de succès, et pour les autres une période de stress supplémentaire qui vient de trouver son épilogue avec les dernières délibérations.

Comme chaque année, les premiers jours sont l'occasion de la découverte des surprises. Les nouveaux décrets, confectionnés par les Autorités souvent sans concertation avec les intéressés, font leur apparition en même temps que leur entrée en vigueur.

Mis à part le nombre d'élèves que va compter l'établissement ainsi que les différents mouvements de ceux-ci et des professeurs et dont la répercussion sur l'avenir de l'école et de son personnel est incontestable, le fait le plus marquant, qui devient depuis quelques années déjà la préoccupation numéro 1 des écoles, est ce qu'on appelle "l'affaire du foulard'.

Il y a aujourd'hui une compétition entre les écoles; laquelle qui passe pour la plus sérieuse et la plus intègre et la plus laïque en interdisant l'un des droits les plus fondamentaux, à savoir l'instruction, aux filles musulmanes portant le foulard.

En plus de son inconstitutionnalité (Art. 19) et de sa violation flagrante de la déclaration universelle des droits de l'Homme (Art. 18), la mesure introduite par les écoles lauréates au rang des écoles intolérantes et exclusionnistes dans leurs règlements d'ordre intérieur respectifs, est une mesure qui rencontre pleinement les objectifs de l'Extrême droite, à savoir le rejet et l'exclusion de l'autre, à la différence près que ce parti raciste ne cache pas ses ambitions et en fait même l'objet de sa lutte, contrairement aux écoles qui éduquent les générations à la "tolérance" et à la "multiculturalité" dirait-on!

Par ces mesures sexistes, l'école belge rentre de plein pied dans la confection d'un "Apartheid" d'un autre temps révolu qui éclaterait la société belge, selon de nouveaux critères, en une classe privilégiée qui disposerait de tous les atouts de la vie moderne et une autre "intouchable", analphabète et ... .

Et la communauté musulmane en tout cela? Elle porte une lourde responsabilité, sans aucun doute. Sa présence en Belgique et en Europe en général ne lui a permis de tirer aucun profit. Elle vit toujours comme dans le "douar" que la première génération d'immigrés musulmans avait quitté, il y a plusieurs décennies.

L'époque des institutions n'a pas modifié son mode de vie. La création des institutions qui défendraient son droit, elle n'en connait pas encore. Son apport à la société se restraint à sa générosité primaire consistant à l'organisation de festins dont une grande partie finit dans les poubelles. Se rassembler pour manger et rien d'autre! Pourtant, notre Religion nous apprend le travail collectif et l'organisation.

Aujourd'hui, nos filles, nos soeurs sont dans une impasse et lancent un cri d'alarme pour les sauver de l'humiliation et du harcèlement exercés sur elles quotidiennement dans différentes régions de l'Europe. Les victimes de ces exactions se comptent déjà par centaines, voire des milliers.

A quand nos filles et nos soeurs se sentiront des êtres humains comme les autres bénéficiant des mêmes droits de l'Homme que leurs homologues masculins?

Que la communauté musulmane sache qu'aujourd'hui ce ne sont plus les valeurs morales qui gouvernent le monde, mais le poids des personnes et ce qu'elles représentent. Déciderions-nous de créer nos institutions qui défendraient nos droits, nos écoles qui apporteraient des solutions à nos enfants et contribueraient au développement de la société dans laquelle nous vivons.

L'Islam est bien la religion de l'organisation et des institutions et non celle de l'égoïsme et du chacun pour soi.

La détresse des filles musulmanes et leur appel au secours trouveront-ils des oreilles qui entendent et des esprits saints et responsables qui répondent?! L'avenir nous le dira.