Les Ursulines enlèvent le voile

GILLES QUOISTIAUX

mercredi 21 mai 2008

Koekelberg. L'école secondaire interdit le port du voile. Les élèves se mobilisent. La direction s'explique.

Une de plus. Après bien d'autres écoles, l'Institut des Ursulines vient d'annoncer son intention d'interdire le port du voile, dès la rentrée scolaire prochaine. « Nous étions parmi les derniers des Mohicans », commente la présidente du pouvoir organisateur de l'établissement, qui compte deux implantations en Région bruxelloise. Une à Molenbeek, l'autre à Koekelberg.

Le règlement d'ordre intérieur de l'école avait déjà été modifié l'année passée. Le but ? Autoriser le port du voile, pour autant qu'il reste discret. « Vu les difficultés d'application que cette disposition a suscitées, la direction nous a demandé de prendre position de manière plus tranchée. »

Le port du voile sera donc purement et simplement interdit à partir du mois de septembre prochain. Cette décision a soulevé des protestations au sein d'un établissement peuplé à 85 % d'élèves d'origine maghrébine. De l'aveu du directeur de l'école, plusieurs pétitions critiquant la mesure circulent dans les classes. Et dix signatures d'élèves ont été couchées au bas d'une pétition lancée sur internet.

« Le port du voile a été interdit sans raisons, ni explications, ni même l'avis des professeurs et des parents d'élèves ! Et cela à la veille des examens, ce qui empiète sur la concentration des élèves et sur leurs révisions », peut-on lire sur le site internet.

Paul Gammar, le directeur, assure avoir consulté l'équipe éducative, même s'il reconnaît qu'elle ne parle pas toujours d'une seule voix. Il reconnaît également que les parents n'ont pas été consultés. « Depuis que la mesure a été annoncée, un seul parent d'élève a pris rendez-vous à ce sujet », tient-il à préciser. Quant aux pétitions : « Je n'ai pas l'intention de décourager ce genre d'initiatives, pour autant que je sois au courant. »

Le directeur justifie l'interdiction : « Le problème, c'est que certaines élèves s'inscrivaient chez nous uniquement parce que le port du voile était autorisé. Et comme nous étions une des dernières écoles bruxelloises à l'autoriser, le mouvement s'amplifiait d'année en année. »

Rien que pour l'implantation koekelbergeoise, entre 80 et 100 jeunes filles (sur 200 au total) portent le voile. Certaines ont annoncé à la direction qu'elles quitteraient l'établissement dès la rentrée prochaine.

A titre transitoire, le pouvoir organisateur autorisera les élèves de 5e année à garder leur voile en dernière année
http://www.lesoir.be/regions/bruxelles/koekelberg-des-petitions-2008-05-21-599761.shtml