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BHV et les musulmans en Belgique.Date de publication : 02-05-2010 Les musulmans de Belgique et d’Europe, en général, sont de plus en plus inquiets pour leur sort face à la montée en puissance de l’islamophobie, ces dernières années et particulièrement ces derniers mois. La comparaison de l’oppression grandissante des musulmans aujourd’hui avec la situation des juifs en Allemagne et en Autriche à la veille de la seconde guerre s’impose de jour en jour. La fermeture de la quasi-totalité des établissements scolaires face aux musulmanes portant le foulard, l’interdiction de la bourqa et les mesures de rétorsion qui s’en suivent (amendes, emprisonnement, …), les traitements discriminatoires subis par les musulmans dans leur vie quotidienne (l’emploi, les études, le logement, …) et la diabolisation tous azimut de l’Islam et des musulmans sont autant d’indices qui ne pourraient inciter à l’optimisme.
Si nos mises en garde d’il y a dix, quinze et vingt ans, basĂ©es exclusivement sur l’étude de certains symptĂ´mes sociaux et ayant amenĂ© Ă la crĂ©ation en 1991 du Conseil SupĂ©rieur des Musulmans de Belgique, Ă©taient considĂ©rĂ©es par nombre de nos frères comme Ă©tant un excès de pessimisme non fondĂ©, la rĂ©alitĂ© d’aujourd’hui ne laisse plus de doute Ă personne, c’est la chasse Ă l’homme (musulman) qui est dĂ©sormais dĂ©clarĂ©e. Je me rappelle, d’ailleurs, l’une des dernières mises en garde, au milieu des annĂ©es deux mille, Ă©voquant les diffĂ©rents avertissements prĂ©cĂ©dents qui s’étaient rĂ©alisĂ©s comme on les avait prĂ©vus, l’un des responsables de la CommunautĂ© dire en ironisant : « il reçoit la rĂ©vĂ©lation ». Si nous arrivons, aujourd’hui, Ă la situation que nous connaissons, ceci n’est que la consĂ©quence logique de l’accumulation au fil des dĂ©cennies de l’indiffĂ©rence des musulmans et de leur Ă©goĂŻsme ravageur qui les empĂŞchait de rĂ©flĂ©chir sur leur avenir Ă long et Ă moyen terme et qui leur faisait croire que tout investissement en faveur des intĂ©rĂŞts communautaires est une perte de temps et que toute aide financière en ce sens est du gaspillage. Ainsi, nous avertit le Coran : "وما أصابكم من مصيبة فبما كسبت أيديكم، و يعفو عن كثير" "وما أصابكم من مصيبة فبما كسبت أيديكم، و يعفو عن كثير" Tout malheur qui vous atteint est dĂ» Ă ce que vos mains ont acquis. Et Il pardonne beaucoup. De plus en plus de voix, essentiellement fĂ©minines, s’élèvent pour demander Ă notre institution ce qu’elle compte entreprendre pour contrer ce ras de marĂ©e d’islamophobie. Nous les comprenons et nous rĂ©alisons l’ampleur du combat qu’elles mènent au quotidien. Comme Ă©voquĂ© prĂ©cĂ©demment, le Conseil n’a pas attendu l’arrivĂ©e du torrent pour rĂ©agir et pour tenter de mettre les personnes Ă l’abri. Il a Ă©tĂ© prĂ©voyant, mais la communautĂ© ne l’avait pas suivi. Et sans vous, le Conseil n’est rien. C’est avec votre confiance Ă son Ă©gard et avec votre financement qu’il peut rĂ©aliser les projets communautaires. Depuis sa crĂ©ation, en 1991, il avait appelĂ© Ă l’union autour de projets communautaires concrets parmi lesquels la crĂ©ation d’écoles. Appel rejetĂ©, surtout après la crĂ©ation de l’ExĂ©cutif des Musulmans en 1998, un organe complètement contrĂ´lĂ© par les autoritĂ©s et l’euphorie aveuglante qui avait accompagnĂ© sa naissance. La « Coordination entre les MosquĂ©es », devenue par la suite « Unions des MosquĂ©es » avait Ă©tĂ© l’une de ses premières actions pour s’acheminer vers l’union Ă laquelle aspire tout musulman ; de nouveau sans succès. Conscients des multiples problèmes que rencontrent nos enfants durant leurs Ă©tudes, parmi lesquels le problème du foulard, l’ASBL « MĂ©diation Scolaire Musulmane » a vu le jour en 2002. Elle intervenait auprès des diffĂ©rentes administrations, surtout scolaires, afin d’aplanir les diffĂ©rents entre les Ă©lèves, leurs parents et les Ă©coles. Après 3 annĂ©es d’activitĂ©s au forceps, l’association a Ă©tĂ© condamnĂ©e Ă mettre la clĂ© sous le paillasson. Sachant l’importance de la politique dans notre vie et son influence directe sur notre quotidien, le « Mouvement Pour l’Education » a vu le jour en 2004. Il s’est prĂ©sentĂ© aux lĂ©gislatives de 2007, avec 7 candidats dans l’arrondissement de Liège. Il avait recueilli 1362 voix. OĂą Ă©taient allĂ©es les autres voix des musulmans ? Selon le responsable de l’une des mosquĂ©es qui avaient refusĂ© Ă notre parti de passer l’information Ă leurs fidèles dans l’enceinte de leurs mosquĂ©es alors qu’ils l’avaient permis Ă d’autres, l’Union des MosquĂ©es avait donnĂ© son mot d’ordre de voter pour le parti X, tout en sachant que tous les partis traditionnels nommĂ©s dĂ©mocratiques ou ExtrĂŞme Droite pĂŞchent dans le mĂŞme Ă©tang, les musulmans leur cible favorite. Aujourd’hui, le parti le moins hostile aux musulmans prĂ´ne l’autorisation du port du foulard pour les Ă©lèves, mais non pour les enseignantes et les postes Ă responsabilitĂ©. Les intĂ©rĂŞts musulmans ne peuvent nullement ĂŞtre dĂ©fendus par les autres partis politiques dont l’hostilitĂ© est Ă©talĂ©e au grand jour sur la scène publique. Si nous sommes vraiment affectĂ©s par le malheur qui nous frappe, c’est Ă nous de nous retrousser les manches et de prendre les devants. A nous de prendre les engagements auprès de Dieu et de notre conscience et de nous investir dans les voies qui nous mènent Ă notre fĂ©licitĂ© et Ă notre bonheur! Si la Belgique est en crise de pouvoir, c’est Ă cause de l’incompĂ©tence, de l’indiffĂ©rence et de l’égoĂŻsme de ses dirigeants. Les affaires, la corruption et l’intolĂ©rance Ă l’égard de celui qui est diffĂ©rent les avaient aveuglĂ©s et empĂŞchĂ©s de rĂ©flĂ©chir aux problèmes du pays et des citoyens. Le problème de BHV n’est qu’un problème d’intolĂ©rance entre flamands et francophones. Ce virus avait pourri la vie politique du pays depuis plusieurs annĂ©es et surtout durant la dernière lĂ©gislature. Quels remèdes a-t-on apportĂ© Ă cela ? Aucun ! Tous les quatre mois, une perfusion de calmant, appelĂ©e « conflit d’intĂ©rĂŞts » est inoculĂ©e au malade lui permettant de vivre avec le virus sans trop souffrir.
Une fois que tous les niveaux de pouvoir tant francophones que germanophones avaient Ă©puisĂ© leurs cartons, c’est autour de la « sonnette d’alarme » que nos politiciens avaient eu recours. Tout ce temps gaspillĂ©, durant lequel aucun dĂ©bat ni aucune discussion sĂ©rieuse entre les diffĂ©rents protagonistes n’avaient Ă©tĂ© initiĂ©s, a Ă©tĂ© consacrĂ© par nos politiciens Ă souffler plus de haine Ă l’égard des musulmans et de leurs valeurs. Chaque semaine avait son lot de propagandes, de confĂ©rences et de dĂ©bats sur le foulard, la bourqa et le voile intĂ©gral. Combien sont, aujourd’hui, les belges qui connaissent en quoi consiste le problème BHV qui envenime tant leur existence ? De l’autre part, y a-t-il, maintenant, un belge qui ne voit le danger venir du foulard portĂ© par la jeune musulmane ? C’est ainsi, qu’ils ont ramenĂ© le pays au bord du prĂ©cipice. Le gouvernement est tombĂ©. L’appel Ă de nouvelles Ă©lections prĂ©maturĂ©es a Ă©tĂ© lancĂ©. Cependant, ceci n’aura pas empĂŞchĂ© le Parlement de voter l’interdiction du voile intĂ©gral sur tout l’espace public, avec des sanctions d’emprisonnement et d’amendes Ă l’appui. Et la contagion qui diffuse Ă travers l’Europe. Certains dĂ©putĂ©s allemands appellent leur parlement Ă interdire la bourqa sur l’espace public, Ă l’exemple de la Belgique. Triste modèle Ă transmettre aux autres ! Vous vous interrogez sans doute, que faire pour arrĂŞter cette folie meurtrière Ă l’encontre de notre communautĂ© ? Il me paraĂ®t que nous disposons d’une occasion propice pour redonner un peu de crĂ©dit Ă notre communautĂ©, les Ă©lections. A nous de faire preuve de sens de responsabilitĂ©, Ă l’égard de nos intĂ©rĂŞts. Que notre sincĂ©ritĂ© soit mise Ă l’épreuve, Ă cette occasion ! Sommes-nous disposĂ©s Ă lutter pour notre existence, pour nos droits et pour l’avenir de nos enfants ? Ou bien ne sont-elles que des larmes de crocodile qui sont dĂ©versĂ©es lors des diffĂ©rentes agressions dont nous avons pris l’habitude de devenir la cible ? Avons-nous, encore, le droit de gaspiller nos voix, ne serait-ce qu’une seule, en les offrant gratuitement Ă ceux qui appellent haut et fort Ă l’humiliation de notre communautĂ©, ou qui ne se trouvent nullement gĂŞnĂ©s par de tels appels ou qui n’appellent pas au respect de la justice et de la Constitution ? Notre religion est formelle Ă ce sujet. Toute voix octroyĂ©e Ă de tels partis est une complicitĂ© et une traitrise pour laquelle le responsable devra rendre des comptes au jour du jugement. De mĂŞme qu’Allah (Ta’aalaa) nous affirme, dans le verset suivant, "ماكان للمشركين أن يعمروا مساجد الله شاهدين على أنفسهم بالكفر" "Il n'appartient pas aux associateurs de peupler les mosquĂ©es de Dieu, vu qu'ils tĂ©moignent contre eux-mĂŞmes de leur mĂ©crĂ©ance." qu’il n’est pas demandĂ© aux associateurs de peupler les mosquĂ©es, il est insensĂ© de nous attendre de ceux qui mènent une croisade contre nos valeurs, d’œuvrer pour la dĂ©fense de nos intĂ©rĂŞts. A nous, donc, revient la dĂ©cision de faire changer le courant des choses ! Tous au travail et arrĂŞtons de nous lamenter inutilement et de chercher Ă faire pitiĂ© ! Ce n’est pas avec les pleurs et les larmes que notre communautĂ© pourrait grandir et affronter les dĂ©fis qui lui sont posĂ©s, mais plutĂ´t par la mobilisation coordonnĂ©e et sincère. Sans perdre de temps ni gaspiller les Ă©nergies, rassemblons-nous autour de notre mouvement politique « le Mouvement Pour l’Education » et Ĺ“uvrons ensemble pour dire non Ă la classe politique qui sème la zizanie entre les diffĂ©rentes communautĂ©s du pays. La crise gouvernementale actuelle tombe au moment adĂ©quat. C’est une bĂ©nĂ©diction pour nous, si nous arrivons Ă en tirer profit. Ni les manifestations de rue, ni les pĂ©titions, ni les dĂ©positions auprès des tribunaux ne pourraient rendre le service des urnes. C’est Ă travers ces dernières que notre communautĂ© pourrait rappeler la classe politique de mĂŞme que les media Ă l’ordre et Ă son respect. Les Ă©lections sont prĂ©vues, selon toute vraisemblance pour le dimanche 13 juin 2010, c’est-Ă -dire dans moins d’un mois et demi. Le dĂ©lai est très court et permet, entre autres, d’éliminer les petites formations de la course. NĂ©anmoins, avec une mobilisation gĂ©nĂ©rale, le dĂ©fi peut ĂŞtre relevĂ© sans problème. Bien entendu, l’engagement de chacun et de chacune parmi nous est indispensable. DiffĂ©rentes tâches sont Ă accomplir dont chacune nĂ©cessite une armada de personnes:
Pour les raisons ci-dessus, nous vous appelons Ă apporter votre contribution personnelle, en vous inscrivant Ă l’une des tâches qui vous est appropriĂ©e. Sans votre soutien explicite, aucune action ne pourrait ĂŞtre possible et notre situation ne continuerait que par s’empirer dans ce monde et au jour du jugement nous devrions rendre des comptes lorsque notre Seigneur nous interpellera par ces mots : " ياأيها الذين آمنوا لم تقولون مالا تفعلون. كبر مقتا أن تقولوا مالا تفعلون" "Ă” vous qui avez cru ! Pourquoi dites-vous ce que vous ne faites pas ? C'est une grande abomination auprès de Dieu que de dire ce que vous ne faites pas." Sans l’engagement concret, toute plainte, toute manifestation de rue ou autre ne seront qu’une sorte de mensonge, l’une des caractĂ©ristiques de l’hypocrite qu’Allah nous prĂ©serve ! Enfin, dans l'objectif de l'union Ă laquelle nous aspirons et qui est le gage de rĂ©ussite dans nos actions, nous lançons un appel Ă tous ceux qui se prĂ©sentent aux Ă©lections dans des formations politiques ayant les mĂŞmes objectifs que les nĂ´tres de prĂ©senter des listes communes, ce qui nous Ă©vitera pas mal de gaspillage ainsi que l'Ă©parpillement des voix qui ne serait Ă l'avantage d'aucune de nos formations. Pour cela n'hĂ©sitez pas Ă nous Ă©crire Ă l'une de nos adresses: csmb@csmbnet.org ou mpe@mpenet.org. Auteur : Mohammed Said Ne soyez pas passif, réagissez ŕ cet article, en ajoutant votre commentaire Copyright © CSMB 2010 |