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La dĂ©bâcle de nos mĂ©diasDate de publication : 25-12-2011 Les media belges ont diffusĂ©, au dĂ©but de ce mois, un article intitulĂ©: dans lequel l’auteur revient sur les accusations fallacieuses de la CommunautĂ© Française Ă l’encontre de l’un de ses enseignants de religion islamique et la sanction injuste qui lui a Ă©tĂ© imposĂ©e. Le professeur concernĂ© tient Ă remercier l’auteur pour le compliment qu’il lui a adressĂ©, dès l’ouverture de son article, et la reconnaissance Ă son Ă©gard de la compĂ©tence en tant qu’artiste. En effet, il dit : « Il y a dĂ©cidĂ©ment des enseignants qui ont l’art de faire parler d’eux. Mohammed G. est de ceux-là ». Merci Madame ou Monsieur le journaliste ! Cependant, il est regrettable qu’il y ait des journalistes qui ne font que polluer l’information et dĂ©grader le mĂ©tier avec leurs mensonges et l’auteur de l’article en question est de ceux-lĂ . Pire, si dans notre pays, les crises politiques Ă rĂ©pĂ©tition sont gĂ©nĂ©ralement dues Ă la connaissance insuffisante du nĂ©erlandais de la part de nos responsables, les infos diffusĂ©es montrent scandaleusement un dĂ©ficit dans la comprĂ©hension des textes lus en français. D’ailleurs, les enquĂŞtes Pisa n’en cessent de tirer la sonnette d’alarme, ces dernières annĂ©es. Au sujet du recours contre la sanction Quant au recours en annulation de la sanction injuste, auprès du Conseil d’Etat, notre « auteur » se fĂ©licite prĂ©maturĂ©ment de son rejet hypothĂ©tique et il considère celle-ci (la sanction) comme Ă©tant dĂ©finitive, ce qui est complètement faux! L’affaire ne sera jugĂ©e au Conseil d’Etat qu’en janvier 2012, au plus tĂ´t! Par contre, la mĂ©moire de notre journaliste s’est rĂ©vĂ©lĂ©e dĂ©faillante pour Ă©voquer la victoire obtenue le 21 mars 2011, Ă la Chambre de Recours, oĂą les neuf membres composant cette Chambre s’étaient prononcĂ©s Ă l’unanimitĂ© et Ă bulletin secret contre la dĂ©cision de la Ministre. Leurs conclusions Ă©taient les suivantes : Non satisfaite de cette dĂ©cision, la Ministre fait usage de son vĂ©to et maintient la sanction au nez et Ă la barbe des 9 membres de la Chambre de Recours. MalgrĂ© la lĂ©galitĂ© de cet usage, vu que le règlement de la CommunautĂ© Française le permet, l’on s’interrogerait nĂ©anmoins sur l’opportunitĂ© de mettre en place toute une administration et de mobiliser des moyens humains et financiers qui en fin de compte ne servent Ă rien ! Finalement, pourrions-nous penser qu’avec une opĂ©ration pareille, la dĂ©mocratie s’en sortirait grandie ? A la lumière de ces Ă©vĂ©nements très peu rĂ©jouissants pour les partisans du sectarisme et de la ghettoĂŻsation, nous sommes en droit de nous interroger sur le pourquoi de cette diffusion prĂ©maturĂ©e d’une information mensongère. Serait-elle une sorte de pression dĂ©guisĂ©e, sur la justice ? Ou une opĂ©ration politico-mĂ©diatique permettant la fertilisation du terrain, surtout après l’échec essuyĂ© Ă la Chambre de Recours ? Loin de demander la pleine objectivitĂ© dans leur mission d’information, ce qui a, de tout temps, Ă©tĂ© une utopie, ce qui nous dĂ©sole ici c’est de voir la subjectivitĂ© traditionnelle de nos media se transformer en radicalisme pur et dur Ă l’égard de certaines catĂ©gories de la population ayant des cultures diffĂ©rentes de celle de la majoritĂ©. Ces dernières ne sont plus vues comme une richesse pour le patrimoine culturel, mais comme des idĂ©es concurrentes Ă abattre, campagne Ă©lectoral oblige. Ceux qui, pourtant, se plaignent souvent du manque ou de l’absence de la libertĂ© d’expression dans le Tiers Monde et qui n’hĂ©sitent pas Ă se comporter comme les donneurs de leçons en cette matière, ceux-lĂ mĂŞmes deviennent des rivaux Ă ces media en voie de disparition dont la mission Ă©tait, jadis, de chanter Ă la gloire du leader. Et la discrimination en faveur des filles voilĂ©es ? Quant Ă l’autre affaire dont nos media ont fait les gros titres et qui a mĂŞme dĂ©bordĂ© au delĂ des frontières, c’est la discrimination prĂ©sumĂ©e lors de la cotation, en faveur des filles voilĂ©es « Le prof donnait de meilleures notes Ă ses Ă©lèves voilĂ©es ». Une affirmation aussi absurde, avancĂ©e sans preuves, ne pourrait provenir que d’esprits malades. Y a-t-il des mesquineries plus viles que de propager des accusations haineuses avec aucune preuve et sans prendre mĂŞme pas les prĂ©cautions d’usage en utilisant le conditionnel, Ă moins que la mĂ©connaissance de la langue ne soit si prononcĂ©e que l’on ignore mĂŞme l’utilisation de ce mode de conjugaison. Il est, par ailleurs, encore plus regrettable que l’on assiste rĂ©gulièrement Ă l’exploitation de certains « islamologues » ou « responsables » musulmans qui ne connaissent aucune retenue en vue de satisfaire un certain appĂ©tit Ă©phĂ©mère. La prudence face aux informations non vĂ©rifiĂ©e que nous enseigne l’Islam, Ă travers le verset suivant : ياأيها الذين آمنوا إن جاءكم فاسق بنبإ فتبينوا أن تصيبوا قوما بجهالة، فتصبحوا على ما فعلتم نادمين « Ă” vous qui avez cru! Si un pervers vous apporte une nouvelle, voyez bien clair [de crainte] que par inadvertance vous ne portiez atteinte Ă des gens et que vous ne regrettiez par la suite ce que vous avez fait. » ne parait trouver aucune place dans leur conscience. Cherchons tout d’abord Ă Ă©tablir le contexte de l’apparition de l’information, ensuite sa source et enfin la rĂ©alitĂ© des choses. Le professeur en question a Ă©tĂ© en service dans l’école concernĂ©e pendant 10 annĂ©es sans qu’il n’y ait le moindre incident ni avec la direction ni avec l’inspection ni avec les Ă©lèves ou leurs parents. Durant toute cette pĂ©riode, aucune plainte n’a Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e contre le professeur, ni pour discrimination dans la cotation ni pour tout autre motif. Tout bascule, cependant, lorsque l’établissement dĂ©cide de prendre une autre orientation que celle adoptĂ©e jusqu’alors en matière de tolĂ©rance religieuse. Les dates du 16 novembre 2009, date de l’enregistrement du reportage de la RTBF au sujet du foulard Ă l’école et du 20 janvier 2010, date de la diffusion du dit reportage ont Ă©tĂ© dĂ©cisives. Le montage diabolique du reportage entre ces deux dates a ouvert la porte Ă tous les abus. Au nom de la dĂ©mocratie, on assassine la dĂ©mocratie ! Tourner un reportage pour informer le citoyen sur les diffĂ©rentes facettes d’un sujet se transforme en propagande Ă sens unique d’idĂ©es prĂ©conçues. Le musellement sera le sort de celui qui est susceptible de donner un avis contraire Ă celui du chef. Il aura Ă affronter les tribunaux d’exception pour des accusations factices, montĂ©es de toutes pièces en la circonstance, des pratiques empruntĂ©es aux rĂ©gimes totalitaires d’une Ă©poque rĂ©volue et que les rĂ©volutions arabes ont dĂ©racinĂ©s et jetĂ©s dans la poubelle de l’histoire.
" إن الله يأمر بالعدل و الإحسان وإيتاء ذي القربى" « Certes, Allah commande l’équitĂ©, la bienfaisance et l’assistance aux proches » Et le prophète de l’Islam qui dĂ©clare : Dieu m'a rĂ©vĂ©lĂ© ceci : '' O mes serviteurs ! Je Me suis interdit, Ă Moi-mĂŞme, l'injustice, de mĂŞme Je l'interdis entre vous. Ne vous livrez pas Ă l'injustice les uns envers les autres!'' L’accusation est d’autant plus dĂ©plorable qu’elle provient de la personne la plus informĂ©e sur la rĂ©alitĂ© des choses, Ă savoir le chef d’établissement lui-mĂŞme (l’ex-prĂ©fète). Après la diffusion du reportage de la RTBF et l’instauration de l’ordre inquisitionnel qui s’en est suivi, celle-ci s’est jointe Ă l’équipe ayant pris la triste charge de monter un dossier permettant la condamnation du professeur, sur quelque chose qui pourrait se rĂ©vĂ©ler plus sĂ©rieuse au regard de l’opinion publique que pour un dĂ©lit d’opinion trop ridicule, sur en nos jours oĂą les dernières dictatures sont en train de s’écrouler les unes après les autres. Sans fournir le moindre effort afin de s’assurer de la validitĂ© scientifique de ce qu’elle allait prĂ©senter et sans Ă©valuer la lourde responsabilitĂ© de l’accusation qu’elle allait Ă©mettre, elle Ă©tablit une simple comparaison des rĂ©sultats de rĂ©ussite entre les filles voilĂ©es et les filles non voilĂ©es, dans le cours de religion islamique, et constate un grand Ă©cart. Elle pense avoir gagnĂ© son pari. Cependant ce qui lui a complètement Ă©chappĂ© c’est que la plupart de ces « privilĂ©giĂ©es » le sont dans pratiquement tous les cours , comme en tĂ©moignent ces statistiques de rĂ©ussite issues des dĂ©libĂ©rations de juin 2009, basĂ©es sur les mĂŞmes donnĂ©es : Que nos journalistes et nos « islamologues » trouvent une explication Ă cette rĂ©alitĂ© statistique ! Les filles voilĂ©es, bĂ©nĂ©ficiaires ou victimes de la discrimination ? Tout montre qu’il devient, de nos jours, difficile d’être musulman en Europe. Etre, en plus, une fille ou femme portant un foulard sur la tĂŞte, c’est toute la vie qui se dresse contre elle.
La femme voilĂ©e souffre dans notre sociĂ©tĂ©. On la fait souffrir. Et pour augmenter ses souffrances, on la prĂ©sente comme Ă©tant bĂ©nĂ©ficiaire de privilèges exceptionnels. Elle livre un combat inĂ©gal contre l’injustice, avec des moyens très limitĂ©s, mais avec une grande foi et une conviction inĂ©branlable que les injustices qu'elle rencontre ne sauraient ĂŞtre Ă©ternelles et qu'elles finiront tĂ´t ou tard par ĂŞtre vaincues. Ainsi, aujourd’hui, si au secondaire, comme montrĂ© ci-dessus, les filles voilĂ©es rĂ©ussissent gĂ©nĂ©ralement bien leurs Ă©tudes, la tendance s’inverse complètement une fois arrivĂ©es au supĂ©rieur. Sont-elles inadaptĂ©es Ă de telles Ă©tudes, alors que certaines parmi elles avaient toujours occupĂ© les places d’excellence durant toutes leurs Ă©tudes primaires et secondaires ? Si, thĂ©oriquement il est possible que l’une ou l’autre puisse dĂ©crocher au supĂ©rieur malgrĂ© de brillantes Ă©tudes au secondaire, ceci ne pourrait ĂŞtre la règle. C’est cette gĂ©nĂ©ralisation qui avait dĂ©jĂ attirĂ© notre attention, il y a dĂ©jĂ quelques annĂ©es. Les plaintes rĂ©pĂ©tĂ©es de la part des Ă©tudiantes voilĂ©es faisant Ă©tat de discriminations Ă leur Ă©gard de la part de certains de leurs professeurs, n’ont fait qu’apporter plus de prĂ©cisions Ă nos inquiĂ©tudes. Il va de soi que nos media ne sont nullement intĂ©ressĂ©s par de telles rĂ©alitĂ©s. Plus curieux encore, ce mutisme assourdissant de nos chercheurs qui publient Ă©tude sur Ă©tude Ă propos de l’échec scolaire et qui se plaisent souvent Ă confondre Ă©chec des Ă©lèves et milieu dĂ©favorable duquel ils sont issus, un mutisme dont il est difficile de trouver une explication. Dans les semaines Ă venir, un exemple concret de la lutte que mènent ces victimes de l’intolĂ©rance contemporaine, sera proposĂ©e Ă votre apprĂ©ciation. Auteur : Mohammed Said Ne soyez pas passif, réagissez ŕ cet article, en ajoutant votre commentaire Copyright © CSMB 2010 |