بسم الله الرحمن الرحيم

Khotba du Vendredi 07/08/2015
Correspondant au 22 Chawwal 1436 H

Chers frères!

La semaine passée, nous avions évoqué l'historique et la prescription du pèlerinage à la Mecque, notamment à travers le verset:

وأذن في الناس بالحج يأتوك رجالا وعلى كل ضامر
يأتين من كل فج عميق ليشهدوا منافع لهم ويذكروا اسم الله
في أيام معلومات على ما رزقهم من بهيمة الأنعام

" Et fais aux gens une annonce pour le Hajj. Ils viendront vers toi, � pied,
et aussi sur toute monture, venant de tout chemin �loign�,
pour participer aux avantages qui leur ont �t� accord�s et
pour invoquer le nom d'Allah aux jours fix�s,
sur la b�te de cheptel qu'Il leur a attribu�e,"

En plus de la prescription du p�lerinage et de la r�ponse des croyants � l'appel historique lanc� par le proph�te Ibrahim (PSL), ce verset nous fait part du but qu'Allah (Ta'aala) s'�tait fix� de la prescription du p�lerinage � la Mecque, � savoir " pour participer aux avantages qui leur ont �t� accord�s et pour invoquer le nom d'Allah aux jours fix�s ", autrement dit afin de tirer profit des avantages qu'Allah a r�serv�s dans cette pratique et pour r�server une invocation particuli�re .2 objectifs:

1. tirer profit des avantages que Dieu a pr�par�s � ceux qui auront r�pondu � son appel;


2. invoquer le nom d'Allah, aux jours fix�s.

Le discours d'aujourd'hui va porter sur le 1er objectif, � savoir "tirer profit des avantages que Dieu leur a pr�par�s".

La semaine pass�e, nous avions qualifi� le p�lerinage de nouvelle formation �ducationnelle apr�s celle dispens�e durant le mois de Ramadan.
En effet, une formation est toujours destin�e � atteindre des objectifs bien d�termin�s; des comp�tences ainsi que des mani�res de se comporter face � des situations particuli�res.

Si certains pourraient dissocier ces deux notions et les attribuer � 2 cat�gories diff�rentes, � savoir:

1. "les comp�tences" � l'enseignement et
2. "les mani�res de se comporter" � l'�ducation,

nous savons bien que la s�paration entre les 2 groupes n'a jamais �t� tranch�e. Jusqu'aujourd'hui, dans la plupart des pays, on confond toujours le minist�re de l'enseignement avec celui de l'�ducation.

Dans d'autres, o� officiellement l'�ducation ne fait plus partie des missions de l'�cole, cette derni�re se retrouve ces derni�res ann�es, en quelque sorte, contrainte de renoncer � abandonner ce secteur important de la formation des citoyens et revient en force pour imposer son " �ducation officielle".

C'est ainsi que l'�cole se retrouve embourb�e dans des questions de tenue vestimentaire apr�s avoir aboli le port des tuniques, ou dans certaines visions philosophiques relatives � certains faits historiques tels le d�but de la cr�ation ou l'origine de l'Homme, par exemple, au moment o� officiellement l'�cole appelle � l'ouverture d'esprit et au libre arbitre.

Chers fr�res,
Comme vous le savez, l'Islam accorde un grand int�r�t � l'�ducation. Celle-ci est dispens�e � l'individu durant toute sa vie et non seulement durant son enfance. Elle commence d'ailleurs, m�me avant sa naissance.

Cette �ducation est inculqu�e � travers les diff�rentes prescriptions de notre religion. Les encouragements, les commandements, les mises en garde � adopter tel ou tel comportement, � pratiquer telle ou telle action peuvent �tre vus comme des moyens d'�ducation.

Ainsi, par exemple, la tenue du "ihram" prescrite lors du p�lerinage ne pourrait �tre dissoci�e de la notion d'�galit� entre les humains, quels que soient leur origine, leur rang social ou leur couleur. Tous habill�s de la m�me mani�re et toutes les diff�rences s'�croulent, comme l'affirme le Proph�te(PSL) dans son hadith:

وأذن في الناس بالحج يأتوك رجالا وعلى كل ضامر
يأتين من كل فج عميق ليشهدوا منافع لهم ويذكروا اسم الله
في أيام معلومات على ما رزقهم من بهيمة الأنعام

" Vous �tes tous les enfants d'Adam et Adam est de terre. Que certains qui se vantent de leurs p�res (ou ascendants), arr�tent leur vantardise
ou qu'Allah les rende plus vils que les cafards !"

L'Islam ne se contente pas de promulguer, sur papier, des lois s�duisantes de justice ou d'�galit� entre les citoyens mais vides de sens et m�me contredites par d'autres mesures plus concr�tes, s�gr�gatoires et exclusionistes.

A l'inverse, l'Islam imprime, d'une mani�re ind�l�bile, ses lois et ses valeurs soci�tales au sein de toutes ses prescriptions dites religieuses. Il descend sur le terrain pour faire de l'�galit� entre les gens une r�alit� qu'on vit au quotidien. Tout cela peut �tre vu � travers ses prescriptions, telles la pri�re, le je�ne, la zakat ou le p�lerinage. Elles sont toutes utilis�es comme des outils p�dagogiques pour inculquer la bonne �ducation au musulman. C'est dans cette optique que nous pourrons comprendre le hadith du Proph�te (PSL):

" �������� �������� ���������� ��������� ���������� "

" Je n'ai �t� envoy� que pour parfaire (compl�ter)
les nobles caract�res"

Dans celui-ci, tout l'Islam a �t� r�duit au bon comportement et aux nobles valeurs. Le Proph�te (PSL) n'�voque pas la pri�re qui est pourtant le principal pilier de l'Islam, ni la zakat sur laquelle repose tout son syst�me social et �conomique ni les autres piliers. Mais le Proph�te (PSL) r�sume toute sa mission dans la transmission des nobles caract�res. D'autre part, il ne pr�tend pas �tre le seul proph�te � avoir cette mission d'�ducation, mais plut�t � �tre le dernier qui compl�te cette mission.

Enfin, chers fr�res, sachons que comme l'Islam �duque l'individu, il �duque aussi la collectivit� ou la soci�t� en tant que telle. C'est ainsi que dans ses prescriptions, nous pouvons distinguer, par exemple:

1. les obligations � l'�chelle individuelle (��� ���) telles les 5 piliers de l'Islam que chaque personne (pub�re et saine d'esprit) est tenue de respecter, et


2. les obligations � l'�chelle collective ou communautaire (��� �����) telles la pr�paration du mort, la pri�re fun�raire et l'enterrement, pour lesquels si certains se chargent de ces missions, les autres personnes s'en retrouvent d�charg�es . Par contre, si on ne trouve personne pour s'en occuper c'est tout le monde qui supporte la responsabilit�.
   
   Dans cette derni�re cat�gorie, beaucoup ne connaissent que la pri�re fun�raire et les pr�paratifs du mort, alors qu'elle est beaucoup plus vaste. Cette m�connaissance a rel�gu� la soci�t� musulmane dans les rangs les plus recul�s des soci�t�s modernes.
   
   Ainsi, aujourd'hui, si famine il y a c'est dans les pays musulmans. Si guerre il y a c'est dans les pays musulmans. Si analphab�tisme il y a c'est dans les pays musulmans. Si ch�mage excessif il y a c'est chez les musulmans. Si absence de libert� et de d�mocratie il y a c'est chez les musulmans. Si injustice il y a c'est chez les musulmans. Et la plupart des pays musulmans se disputent le peloton de t�te des pays les plus corrompus au monde!
   
   ���� �� ��� ��� ��� ��� ����� ����� ������.
   
   
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   Louange � Dieu, Seigneur des mondes.
   
   O� sommes-nous, chers fr�res, des principes et des devoirs prescrits par notre religion?
   
   Ces derniers jours, les media nous apprennent que, depuis le d�but de l'ann�e 2015, plus de 2000 personnes ont p�ri dans la mer m�diterran�e en tentant de fuir la mis�re de leurs pays. La plupart d'entre eux sont musulmans. Leur d�tresse a surpris le monde. Qu'en est-il des musulmans?
   
   Il est important que nos soci�t�s musulmanes puissent se prendre en charge elles-m�mes et ne pas compter uniquement sur les autres. Il y a une responsabilit� collective dont nous n'arrivons pas � en tenir compte.
   
   L'Islam ne demande pas � tous les musulmans d'�tre des m�decins, des ing�nieurs ou des sp�cialistes dans quel que domaine que ce soit. Mais il demande qu'il y ait de l'auto suffisance au sein de la soci�t�. S'il y a p�nurie dans un domaine quelconque, c'est la soci�t� toute enti�re qui en est responsable et qui aura � en rendre les comptes aupr�s de Dieu.
   
   Il est �vident que le degr� de responsabilit� diff�re d'un individu � l'autre. Ainsi le responsable politique, l'agriculteur et le journaliste n'ont pas la m�me responsabilit� face � une famine qui frapperait le pays, par exemple.
   Sans citer les nombreux versets du Coran et hadiths du Proph�te (PSL) , je tiens � mentionner la r�gle g�n�rale cit�e par nos savants musulmans:
   
   " ���� ��� ������ ��� �� ��� ���� "
   
   "Ce que le n�cessaire ne peut se r�aliser sans son accomplissement, est n�cessaire."
   
   Sur base de cette r�gle et d'autres, nos savants nous ont d�taill� de nombreuses obligations � l'�chelle communautaire, parmi lesquelles:
   
   
   1. l'acquisition des diff�rentes connaissances et comp�tences indispensables au maintien et � l'am�lioration de la vie de la soci�t�, comme la m�decine, l'ing�nierie, l'�conomie, la politique et autres sciences modernes. Il faut que tous les domaines soient couverts. Sur ce point, les jeunes ont plus de responsabilit� que les autres car leur capacit� d'apprentissage est plus grande.
   
   
   
   2. la cr�ation de l'infrastructure faisant d�faut � l'am�lioration de la vie des gens, telle les �coles, les media, les h�pitaux, les banques et les entreprises diverses, qui respectent nos principes islamiques. Si les musulmans souffrent des campagnes m�diatiques cibl�es sur leurs valeurs c'est � cause de l'absence de l'investissement des musulmans dans ce domaine. Si une musulmane est expuls�e de l'�cole pour le port de son foulard, c'est toute la communaut� musulmane qui en supporte la responsabilit� pour ne pas avoir �uvr� pour la cr�ation des �coles islamiques qui mettraient fin � cette pratique sectaire.
   
   
   En prenant conscience de nos responsabilit�s, chers fr�res, et en nous mettant ensemble pour r�fl�chir sur l'�tat de notre communaut� et pour prendre les initiatives qui s'imposent, notre situation ne ferait que s'am�liorer.
   
   Avant de cl�turer mon discours, je tiens � mentionner quelques notes plus optimistes � travers certaines r�alisations r�ussies que des communaut�s musulmanes avaient pu mettre au point:
   
   
   1. Apr�s la promulgation de la loi de raciste de 2004, interdisant le port du foulard dans les �coles de France, la communaut� musulmane a �rig� un lyc�e musulman � Lille, le lyc�e Averro�s. En moins de 10 ans, ce lyc�e arrive � s'imposer comme le meilleur lyc�e de France sur un total de 2309 �tablissements, sur base des r�sultats du baccalaur�at, durant plusieurs ann�es successives, la plupart du temps avec un taux de r�ussite de 100%.
   
   
   2. La communaut� musulmane de Bruxelles, qui avait cr�� en 1989 la premi�re �cole musulmane "l'�cole Al-Ghazali", dispose actuellement de 3 �coles primaires et en septembre prochain il y aura l'ouverture des premi�res classes du secondaire.
   
   
   3. Dans les pays anglo-saxons, les exemples sont bien plus nombreux.
   
   
   Qu'Allah les aide tous dans leurs entreprises! Et � nous de prendre l'exemple et d'en tirer les le�ons.