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Le retour du CSMB sur la scène publiqueDate de publication : 01-11-2016 ![]()
Beaucoup de nos jeunes ne connaissent pas cette institution qui a, pourtant, joué un rôle très important dans l'institutionnalisation de l'Islam en Belgique. Pour eux essentiellement sont dédiées les lignes qui vont suivre. Le Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique est un organe émanant des élections communautaires du 13 janvier 1991 auxquelles avaient participé quelques 26000 électeurs sur les 32000 inscrits, àtravers tout le Royaume. Cet organe, prévu par l'arrêté royal du 3 mai 1978 qui fixait les modalités pratiques pour la mise en application de l'arrêté royal du 21 juillet 1974 portant reconnaissance des administrations chargées de la gestion du temporel du culte islamique, était censé : La gestion du temporel du culte, assurée jusque-làpar le centre islamique et culturel de Bruxelles, implanté au Parc du Cinquantenaire, n’avait cessé de faire l’objet de polémiques répétées, portant essentiellement sur la notion de l’ingérence des pays étrangers dans un dossier local qui devenait au fil des années l’un des plus sensibles. En effet, le centre islamique était géré par un conseil d’administration constitué d’ambassadeurs de pays musulmans, parmi lesquels l’Arabie Saoudite, le Maroc et la Turquie. Pour des raisons obscures, cet organe n’a pu être reconnu par les Autorités, malgré sa constitution au travers des urnes, et la coordination avec les représentants du culte et le Commissariat Royal àl’immigration de l’époque (un organisme gouvernemental). D’ailleurs, pour faire barrage àla mise en place de cet organe musulman, un conseil de « Sages » avait été désigné, dès juin 1990, par les partis politiques et les syndicats et reconnu par le ministre de la justice. Malgré la reconnaissance officielle de ce conseil de sages et son financement, l’absence de légitimité et le manque de compétence de ses membres ne lui ont laissé aucun crédit auprès de la Communauté et ne l’ont conduit qu’àun fiasco et la porte de sortie lui fut grand’ouverte pour s’y engouffrer et disparaître àjamais. Afin de contourner l’impasse dans laquelle s’était retrouvé le dossier de l’Islam en Belgique, des négociations officieuses s’étaient engagées entre le Conseil et les Autorités. Bien que par intermédiaires interposés, ces pourparlers avaient abouti àla mise en place, dès la fin 1992, d’un comité technique chargé de la gestion du cours de religion islamique au sein de l’enseignement officiel. Quoique temporaire et sous financé, cet organisme résiste, acquiert de nouvelles prérogatives et devient dès 1994, « l’Exécutif des Musulmans de Belgique ». La lettre de son officialisation et de la reconnaissance de ses membres de la part du ministre de la justice, a été transmise en main propre, de l’émissaire du ministre au président du Conseil Supérieur lors du 1er congrès de ce dernier, tenu àBruxelles le 5 novembre 1994. Le dialogue bipartite s’est poursuivi durant des années avant d’aboutir, en 1998, au compromis mettant en place, d’une manière permanente et par voie électorale, l’actuel organe chef de culte musulman, « l’Exécutif des Musulmans de Belgique ». ![]() Le 1er congrès du CSMB tenu àBruxelles, le 5 novembre 1994. Les raisons de ce retour Après un retrait volontaire de la scène publique ayant duré plusieurs années, consacrées àl’observation et àla réflexion, le Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique est appelé àreprendre du service. Les voix réclamant son retour s’élèvent de jour en jour, notamment après le constat de la régression de la tolérance et l’échec de la notion du vivre-ensemble auxquels nous ont amenés les systèmes politiques successifs ayant gouverné notre pays ces dernières décennies. La communauté musulmane, ses principes, ses valeurs et ses traditions deviennent les seules matières fécondes pour les campagnes électorales des différentes formations politiques. Ainsi, les clivages traditionnels gauche-droite sont en passe de rentrer dans les musées de l’histoire. Tous les échecs tels le chômage, l’insécurité, la violence ou la barbarie par exemples, lui sont directement imputés, comme faisant partie intégrante de sa personnalité, ce qui fait donner une place très confortable aux maux de la société modernes tels que l’islamophobie, le populisme, l’égoïsme et le nationalisme effréné, le Brexit n’est qu’un exemple concret d’une société qui n’aspire plus àla cohabitation et àla solidarité. Après avoir bénéficié, durant des décennies, àl’instar des autres citoyens, de la liberté du culte et des pratiques qui lui sont inhérentes et garanties par la Constitution, la communauté musulmane devient la cible de tous les abus, notamment dans ses pratiques religieuses, nous rappelant ainsi d’autres époques sombres où la notion des droits de l’homme n’avait pas encore d’existence.
Heureusement, le juge n’a pas succombé àcette supercherie et a rejeté l’argument absurde brandi par la haute école et a constaté que le port du foulard ne pourrait en aucun cas être un obstacle ou un frein àl’acquisition du savoir et leur rappelant qu’on est bien en présence de filles majeures, libres et indépendantes. Après ce nouveau coup de force sur les étudiantes musulmanes, avorté par le tribunal, ces dernières pourront-elles crier victoire ? Loin s’en faut, Il est encore trop tôt pour pouvoir l’affirmer sans équivoque car, malgré tout, leur sort reste toujours tributaire au zèle des professeurs et de leur conscience professionnelle, de même et surtout des entreprises et organismes qui accueillent ces étudiantes durant leurs stages obligatoires pour l’obtention de leurs diplômes. Dans ce dernier domaine, le harcèlement vit encore ses beaux jours. Pour encore combien de temps ? L’avenir nous le dira. Les discriminations qui se banalisent au fil des années, tant àl’emploi qu’au logement ou aux études, ne connaissent plus ni limites ni clandestinité. Les différents rapports sur le sujet, tant nationaux qu’internationaux en sont les meilleurs témoins. Quant aux propos racistes crus, ils ont conquis même nos nobles assemblées, les traditionnels symboles de la démocratie. Et qu’en est-il de la liberté d’expression, ce beau concept qu’on sait manipuler dans tous les sens et sans ambages et qui est un autre droit garanti par la Constitution ? Elle devient l’outil précieux pour dénigrer les valeurs et la culture de l’adversaire. Quant aux victimes de ses déboires, elles n’ont qu’àla boucler et ingurgiter toutes ses couleuvres sous peine de subir les foudres de bourreaux spécialement formés pour la circonstance. Et les médias dont rares échappent àla partialité qui leur est unanimement reconnue, ne font qu’entretenir, au nom de la liberté d’expression, un climat belliqueux entre les différentes communautés favorisant par cela tous les débordements indignes d’une société civilisée du 21ème siècle. Les appels àl’aide sont quotidiens mais ne rencontrent aucun écho. Combien de jeunes filles ont du abandonner les études qui leur étaient très chères et pour lesquelles elles s’étaient énormément investies ! Ni leur motivation sans faille ni leur compétence àles mener àbien ne leur étaient d’aucun secours face au mur de l’intolérance qui s’épaissit de jour en jour. Combien de jeunes diplômés se retrouvent désÅ“uvrés et sans emploi, victimes d’une discrimination aveugle ! Et combien de frais en fait notre pays àcause d’une ghettoïsation absurde de notre société ! Et combien de profit et d’intérêt perd-il quotidiennement par le rejet, pour le simple fait d’apparence physique ou de culture différente, de compétences irremplaçables susceptibles de le sortir de l’ornière de la crise économique persistante dont aucune formation politique n’a, jusqu’ici, réussi àl’en débarrasser ! La communauté musulmane se retrouve abandonnée àelle-même et contrainte àchercher ses solutions. Elle n’a d’autre issue que de se révolter contre le sort qui lui été voulu et tracé pour elle par des tuteurs auto proclamés. La situation indigne de faiblesse dans laquelle elle s’était mise, peut-être sans le vouloir, n’est que le fruit de ses querelles perpétuelles, de ses divisions répétées et du manque de conscience qui caractérise beaucoup de ses membres. Apportons, tous, notre soutien concret àla réactivation et au retour sur la scène publique de notre Conseil, le Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique ! Cette communauté a-t-elle les moyens de se ressaisir et de rattraper le retard qu'elle a cumulé par rapport aux autres communautés de notre société ? Bien sûr que oui et aucun doute n’est permis àcela. Elle doit seulement être méthodique. Elle doit recenser ses compétences, créer son infrastructure et établir un plan de sortie lui permettant de redevenir une communauté qui se respecte elle-même et qui mérite le respect des autres. Enfin, nous connaissons tous la parole du Très Haut qui stipule : " Ø¥ÙÂنَّ اللَّهَ لا ÙŠÙÂغَيّÙÂر٠مَا بÙÂقَوْم٠ØÂَتَّى ÙŠÙÂغَيّÙÂرÙÂوا مَا بÙÂØ£ÙŽÙ†ÙÂÙÂسÙÂÙ‡ÙÂمْ " " Allah ne modifie point l’état d’un peuple, tant qu’ils ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes" Au travail, les gars ! Sans vous, sans votre effort, sans votre conscience et sans votre investissement, vous ne pourrez rien espérer et ni votre avenir ni celui de vos enfants ne pourraient connaître d’amélioration. Auteur : Mohammed Said Ne soyez pas passif, réagissez à cet article, en ajoutant votre commentaire Copyright © CSMB 2010 |